Des espaces de participation à la vie du territoire
A l’échelle du centre de loisirs, du quartier, de la commune ou au-delà, les Francas promeuvent et animent des conseils d’enfants et de jeunes. Qu’ils soient locaux, municipaux, départementaux, les conseils d’enfant permettent la participation des jeunes à la vie collective et l’apprentissage de la démocratie et la citoyenneté.
En mettant les enfants et les adolescents en situation d’être des acteurs de la construction de leurs propres savoirs, de la création et de la conduite de projets, de l’animation du vivre ensemble ou de la transformation de leur cité, les démarches participatives leur permettent de se construire. La participation devient un enjeu permanent de l’action éducative locale.
Il s’agit donc d’inscrire les enfants et les adolescents dans des démarches citoyennes en leur permettant de décider collectivement, de s’approprier des enjeux sociétaux, d’imaginer des projets ou de formuler des avis sur des projets, des politiques ou des dispositifs, qui pourraient être menés pour répondre à ces enjeux, voire d’en initier.
Les conseils d’enfants, espaces de participation
Les éducateurs, les élus locaux doivent encourager toutes les formes de participation des enfants et des adolescents à la vie de la cité en proposant des espaces leur permettant, que ce soit entre eux, ou accompagnés d’adultes (en tenant compte de leur âge, de leurs besoins et de leurs intérêts), d’exprimer et de faire valoir leur point de vue, et de construire des projets. Qu’ils s’appellent Conseil municipal d’enfants et de jeunes, Conseil consultatif de la jeunesse, Comité local des enfants et des adolescents, Commission de quartier des enfants… les espaces de participation concernant les enfants et les adolescents doivent être des espaces éducatifs et démocratiques.
Les conseils d'enfants au centre de loisirs
La participation des enfants et des jeunes à la vie du centre de loisirs se construit autour de trois axes : l’information (leur donner des repères sur le centre de loisirs et son environnement, les aider à rechercher, à analyser et à comprendre les informations), l’implication (leur permettre d’être acteurs de leurs loisirs grâce à des projets ayant une démarche claire et respectant des phases de réalisation) et la concertation qui a pour but l’amélioration de l’existant et la construction de programmes.
Le projet pédagogique pour mettre en place un conseil d’enfants doit s’appuyer sur plusieurs principes. Dans un premier temps, il s’agit de permettre des choix réels dans la vie du centre de loisirs. Ces options possibles doivent être identifiées par l’équipe de direction et d’animation : la vie quotidienne, les relations entre enfants, entre enfants et adultes, les projets et activités, le choix des activités… Il faut ensuite s’appuyer sur la discussion et la négociation collective. La négociation collective crée des espaces permettant aux enfants et aux adultes de participer aux décisions les concernant. Ces espaces doivent être formalisés et réguliers (par exemple une fois par semaine pendant les vacances scolaires, une fois par mois pendant l’année scolaire).
Apprendre à être acteur de sa citoyenneté
Les règles de fonctionnement doivent être définies ensemble. Parler en public, participer et/ou mener des débats, transmettre des informations… tout cela nécessite des apprentissages pour les enfants comme pour les animateurs. Enfin la question de la représentativité est un élément essentiel compte tenu des risques de ne représenter que soi-même et/ou la confiscation du pouvoir de représentation par une minorité (dans de nombreux centre de loisirs le conseil d’enfants ou de jeunes se réunit en plusieurs temps : par groupe d’âge d’abord, au niveau du centre de loisirs ensuite…).
Améliorer l’existant concerne la vie quotidienne, les relations entre enfants, entre enfants et adultes… Cela concerne aussi les projets et les activités en terme de contenus et de choix à l’échelle du centre de loisirs et de plus en plus souvent aujourd’hui, à l’échelle du territoire de vie (fête de quartier…). Et il n’y a pas d’âge pour commencer : l’apprentissage doit débuter dès le plus jeune âge et se poursuivre tout au long de l’éducation. L’expérience de nombreux centre de loisirs montre que la question de l’âge n’est pas problématique à condition d’adapter les formes et les supports.
Les conseils municipaux d'enfants et de jeunes
Les conseils municipaux d’enfants et de jeunes vident un apprentissage actif de la démocratie, une initiation à la vie politique et à la citoyenneté. Ils permettent de donner la parole aux enfants et aux jeunes, afin qu’ils s’expriment sur leurs souhaits et propositions concernant la vie de leur ville. Ils peuvent mettre en œuvre des projets pour améliorer le territoire au sein duquel ils vivent, sur les questions qui les concernent.
Cette participation des enfants et des jeunes à la vie publique ne peut toutefois fonctionner sans que des élu-e-s locaux, accompagnés de professionnel-le-s et du mouvement associatif, aient la volonté de dialoguer avec les jeunes, de prendre leur parole en considération, d’obtenir leur point de vue sur un territoire et de leur permettre de l’améliorer, de le transformer.
Enrichir les politiques locales
Les propositions des enfants et des jeunes, les critiques, permettent aux élu-e-s locaux d’amender et d’enrichir les politiques publiques. Nous pensons en effet que la reconnaissance et la prise en compte de cette « expertise d’usage » des enfants, des jeunes, de tous les citoyens acteurs d’un territoire, contribuent à améliorer les projets que les élus ont pour leur collectivité. Nous pensons que ces idées peuvent aussi devenir des actions concrètes que les enfants et les jeunes élaborent avec le soutien de professionnel-le-s. Cela peut contribuer, à enrichir le dialogue entre habitant-e-s, élu-e-s et agents de la collectivité. Nous pensons enfin que la possibilité offerte aux jeunes de construire des projets et de participer à leur mise en œuvre, font de ces dispositifs de participation de vrais lieux de formation à la citoyenneté et à la démocratie.